Les audioprothésistes mettent en garde contre le risque sanitaire grave qu’impliqueraient les modalités et les tarifs que tente d’imposer la Direction de la Sécurité sociale, dans le cadre des négociations en cours pour la mise en place du « reste à charge zéro ». Les enjeux de prévention de la dépendance imposent un vrai engagement de l’Assurance maladie obligatoire.
Les audioprothésistes réaffirment leur volonté de contribuer à cette mesure de justice sociale, et ont pour cela formulé un ensemble de propositions chiffrées solidaires et réalistes, mais redoutent que cette négociation ne se traduise par une trahison de la promesse du chef de l’Etat, promesse essentielle pour la prévention de la perte d’autonomie.
La profession unie appelle la Direction de la Sécurité sociale à poursuivre la concertation en se concentrant sur la seule mise en place du « reste à charge zéro », en dotant la mesure de moyens soutenables par la filière et compatibles avec le maintien de la qualité des prestations, pour ainsi éviter un « échec sanitaire » qui pénaliserait les malentendants.
Actualités du SDA
03.04.2018 Communiqué CNA-FNEA-SYNAM-SYNEA-UNSAF : « « Reste à charge zéro » en audioprothèse : une étude sociologique établit le rôle déterminant du « care » »
La première étude sociologique sur l’audioprothèse montre qu’il « ne suffit pas d’équiper des personnes pour que le problème de l’audition soit traité et que les risques sanitaires et sociaux liés à la presbyacousie soient aussitôt résolus ». En fait, « le rôle de l’audioprothésiste n’est ainsi pas seulement de vendre un appareil mais bien d’équiper des personnes, de les suivre et d’en prendre soin ». Et les auteurs de compléter : « il nous apparaît indispensable de penser cette profession comme participant d’un travail social et médical de « care » ».
La profession continuera à œuvrer de façon constructive sur le « reste à charge zéro » mais combattra la tentation des économies de court terme, et notamment la dissociation du financement appareil auditif/services associés, attentatoire au « care », fondement de la profession d’audioprothésiste et de son efficience.
05.03.2018 Alerte presse UNSAF : « Journée mondiale de l’audition : l’OMS appelle les gouvernements à agir pour contenir l’augmentation du déficit auditif »
Quelque 900 millions de personnes pourraient souffrir d’une perte auditive invalidante d’ici 2050, selon les nouvelles estimations publiées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à l’occasion de la Journée mondiale de l’audition le 3 mars 2018. Aujourd’hui, 466 millions de personnes dans le monde souffrent d’une perte auditive invalidante.
L’OMS appelle les gouvernements à agir maintenant pour contenir cette augmentation et s’assurer que les personnes malentendantes puissent accéder aux services et aux technologies dont elles ont besoin.
De longue date, l’UNSAF travaille en particulier à améliorer l’accès à l’appareillage auditif en France et à mettre en place un dépistage généralisé du déficit auditif vers 50 ans. L’UNSAF soutient l’action de l’OMS dans la nécessaire prise de conscience des conséquences très sous-estimées du déficit auditif dans le monde.
06.02.2018 Communiqué CNA-UNSAF : « Prévention et bien vieillir : une nouvelle étude de l’INSERM confirme le lien entre le déficit auditif et les « 3 D » (dépendance, démence, dépression) »
Être déficient auditif ce n’est pas seulement être coupé des autres, c’est aussi vivre douloureusement et majorer le risque de perdre son autonomie. Les travaux récents du Pr Amieva confirment que les malentendants appareillés courent un risque moindre de dépendance, de démence et de dépression que ceux qui ont le même handicap et ne sont pas équipés. D’un point de vue à la fois humain et économique, l’urgence d’agir est forte car désormais on ne peut plus dire « je ne savais pas ».
La pertinence de l’amélioration de la prise en charge de l’audioprothèse, prévue par le Gouvernement dans le cadre du « reste à charge zéro », est ainsi largement confirmée par cette étude et sera décisive dans les stratégies de prévention liées au « bien vieillir ».
Le Collège national d’audioprothèse et l’UNSAF sont prêts à apporter une contribution déterminée.
22.01.2018 Communiqué UNSAF : « Vers le « reste à charge zéro » en audioprothèse : les propositions de l’UNSAF »
Les liens entre déficit auditif non traité et sur-risque de dépression, démence, dépendance chez les sujets âgés sont aujourd’hui établis. Au-delà de la prévention de la perte d’autonomie, la compensation du déficit auditif a aussi un effet bénéfique et rapide sur la santé mentale et, plus globalement, sur l’espérance de vie en bonne santé. Pourtant, non réévaluée depuis 1986, la prise en charge de l’audioprothèse pour les adultes est 5 à 7 fois moins élevée en France que dans les pays voisins (1 000 €/oreille de reste à charge moyen), avec, à la clé, des inégalités d’accès majeures.
Alors que la Ministre de la santé, Mme Agnès Buzyn, a publié la Stratégie nationale de santé 2017-2022, l’audioprothèse répond donc à deux des priorités annoncées : prévention et inégalités sociales en santé.
Les effets positifs d’une meilleure audition retombent sur le champ des soins pris en charge par l’Assurance maladie, la principale bénéficiaire d’une meilleure prévention secondaire du déficit auditif, ce qui justifie un ciblage sur le remboursement obligatoire.
Les négociations entre le Gouvernement, les complémentaires santé et la profession, concernant les conditions de mise en œuvre du « reste à charge zéro », débutent.
L’UNSAF propose un scénario en deux étapes permettant d’atteindre l’objectif fixé. Pour cela, un préalable : le maintien du financement indissociable appareil/prestations.
14.11.2017 Communiqué UNSAF : « L’UNSAF demande la suspension des conventionnements des réseaux de soins dans l’attente des actions correctives immédiates recommandées par l’IGAS »
En octobre 2016, l’UNSAF réclamait l’évaluation des réseaux de soins par les Pouvoirs publics et concluait que « dans les secteurs à fort reste à charge comme l’audioprothèse, il s’avère que les plateformes sont en réalité un obstacle à la nécessaire négociation entre les syndicats de professionnels de santé représentatifs et les financeurs, publics et complémentaires ».
Critiqués par les professionnels de santé, ils ont fait l’objet d’un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS), rendu public par le Ministère de la santé le 20 septembre dernier.
L’IGAS conclut par neuf recommandations, dont deux justifient « une action corrective immédiate des pouvoirs publics » : « procéder à une évaluation juridique approfondie du dispositif conventionnel sur lequel reposent les réseaux de soins » et « améliorer la sécurité des données à caractère personnel et médical collectées par les réseaux de soins ».
L’UNSAF demande par conséquent la suspension de tout nouveau conventionnement par les réseaux de soins, dans l’attente de la mise en œuvre effective des actions correctives immédiates recommandées par l’IGAS.